Narthoux – Jouqueviel

Nous entamons ce matin une déambulation au bord du Viaur, ce cours d'eau qui fût jadis frontière avec les Anglais, et qui va nous guider au travers du Ségala du Tarn, proche de l'ambiance de l'Aveyron, aux airs de montagne.

Les amoureux de la nature profonde seront comblés alors que nous semblons nous éloigner de la civilisation.

Nous grimpons à plus de 350 m d'altitude pour ensuite plonger sur le village historique de Lagarde-Viaur, qui servait à garder les gorges du Viaur lors des croisades contre les Albigeois, en témoignent encore les vestiges de remparts et son clocher-fortifié.

Le village, très peuplé au XIII° siècle, fût l'objet d'un accord entre le Comte Raymond VII de Toulouse, qui renonça à ses droits sur plusieurs de ses possessions, dont notamment la citadelle de Lagarde-Viaur, au profit des Évêques d'Albi en 1232.

Notre périple continue le long de la vallée du Viaur, alternant gorges et espaces plus dégagés. Nous traversons le hameau de la Vicasse pour suivre une petite route qui s'élève à travers la forêt.

Nous cheminons par la suite pendant plusieurs kilomètres sur une piste forestière pour rejoindre le hameau des Infournats et sa chapelle du XII° siècle. Autrefois le centre d'un gros bourg, elle est d'origine romane.

La piste que nous suivons ensuite est très forestière, nous sommes entourés de pins, qui nous laissent entrevoir régulièrement le Viaur en contrebas.

Son eau réputée très pure abrite de nombreuses espèces animales et végétales.

Certaines sont d'ailleurs la preuve de la qualité de l'eau, comme la moule perlière, appelée aussi mulette perlière. Sa présence est signalée dans les eaux de rivières des massifs très anciens, comme le Massif Central.

Aujourd'hui en fort déclin, elle a besoin d'une eau de très bonne qualité et de la présence de truites fario pour pouvoir se reproduire.

On retrouve également à ses côtés, en nombre plus important que la moyenne française, la petite écrevisse à pattes blanches. Son déclin sur le territoire français est dû aux atteintes écologiques portées aux cours d'eau de manière générale mais aussi à cause de la rude concurrence avec une espèce invasive d'écrevisses venues d'Amérique du Nord, plus robustes et porteuses saines d'une maladie à laquelle nos petites écrevisses résistent moins bien.

Il convient de nous rappeler que protéger les espèces endémiques revient à protéger l'ensemble de nos écosystèmes.

La piste descend ensuite jusqu'au hameau de Jouqueviel et sa Tour Ruinée, que nous apercevons au-dessus de nous. La position du village sur un petit plateau ne permettait pas de construire plus qu'une tour, qui daterait aux dernières estimations du XIII° siècle.

Point de vigilance :

1. Au niveau de la Brègue, quittons le balisage GRP (présence d'escaliers infranchissables) sur cette section pour monter par la route.